top of page

LA MARCHABILITE

"C'est le degré de facilité avec lequel on peut tout faire à pied, à proximité de chez soi" (Pisani, 2014)

 

BASTIN, F (2014), “Marcher en ville, percevoir et évaluer les ambiances. Étude de la “ marchabilité ” à Liège à travers deux cheminements”. Université de Liège, faculté d’architecture.

 

Le présent article présente quatre grandes catégories de critères pour analyser le potentiel marchable de la ville.

 

 

 

 

​

 

 

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

 

      1. LA FORME URBAINE

 

Les auteurs du Nouvel Urbanisme, démontrent qu’il existe un lien entre le potentiel piétonnier d’une ville et sa forme urbaine (Vever, 2012, p.5)

 

La forme urbaine peut être définie comme “le rapport entre le bâti et les espaces libres à l'intérieur d'une agglomération ou de différents types d'ensembles urbains (quartier, rue, avenue, place), selon des articulations et des dispositions spécifiques aux contextes sociaux, historiques, politiques et géographiques [...]" (VEVER, 2012, p.10). L’analyse de la forme urbaine peut s’effectuer selon deux critères :

​

  • la densité : Jacques Levy montre que la densité favorise la marche, puisque plus une ville est dense, plus les transports en commun sont avantageux et mieux ils desservent l’espace. Mais cette densité doit être accompagnée d’une mixité des fonctions : habitat, commerces, banques, restaurants, café…

 

  • la connectivité : une ville avec un réseau de rues très connectées offre aux piétons une multitude de choix de parcours, dans le but de trouver un trajet origine-destination le plus court possible. Ce réseau est toutefois à intégrer à la réalité du parcours (croisement avec d’autres usages) (Sonia Lavadinho). Deux caractéristiques favorisent ou non la marche :
    - Les nœuds ou traits d’union facilitent la marche, ils offrent un moment de repos (place, rue marchande). Ces noeuds permettent d’ailleurs de nombreuses interactions sociales.
    - Les séparateurs : entravent la marche créent une rupture dans la ligne de désir du marcheur

 

      2. LES AMBIANCES URBAINES

 

Le groupe de recherche CRESSON a également déterminé que la perception des ambiances urbaines peut également influencer la marchabilité. Un membre de cette chaire de recherche, a donc choisi d’étudier la marche de façon sensible dans son ouvrage “la marche à l’épreuve de l’enquête” (THIBAUD, 2008). La méthode d’évaluation propose la prise en compte :

 

  • des phénomènes sensoriels (lumineux, olfactifs, sonores, thermiques ...) ;

  • des phénomènes d’ordre pratique (aménagements urbains, environnements matériels,...);

  • des phénomènes d’ordre social (rencontres, esquives,...)

Cette théorie pose toutefois question quant à la subjectivité des sensations perçues.

​

     3. CARACTÉRISTIQUES DE L'ENVIRONNEMENT URBAIN

​

Dans son ouvrage “Measuring Urban Design”,  Reid Ewing présente cinq critères objectifs qui influencent la marche en ville :

 

  • l’échelle humaine : rapport à la taille, la texture des éléments physiques qui doivent correspondre aux proportions humaines et à la vitesse à laquelle l'homme marche. Les détails de construction, la texture de la chaussée, les arbres de la rue, le mobilier urbain sont tous des éléments physiques contribuant à l'échelle humaine.
     

  • la transparence : degré avec lequel les piétons peuvent voir ou percevoir ce qui se trouve au-delà du bord de la route ou d'un espace public, c'est-à-dire la mesure dans laquelle les personnes peuvent percevoir l'activité humaine au-delà de la rue. Les éléments physiques qui influencent la transparence comprennent les murs, les clôtures, les portes, les fenêtres et l'aménagement paysager.
     

  • la complexité : la richesse visuelle d'un lieu. La complexité d'un lieu dépend de la variété de l'environnement physique, en particulier du nombre et des types de bâtiments, de la diversité architecturale et de l'ornementation, des éléments du paysage, du mobilier urbain, de la signalétique piétonne et de l'activité humaine.
     

  • l’encadrement : la mesure dans laquelle les rues et autres espaces publics sont visuellement définis par les bâtiments, les murs, les arbres et d'autres éléments. L'encadrement fait référence à la bonne proportionnalité entre les éléments verticaux et horizontaux, comme si la rue était un environnement intérieur.
     

  • “l’imagibilité” (Lynch) : qualité d'un lieu lorsqu'il est considéré comme facilement reconnaissable. Un endroit a une grande "imagibilité" quand il est fait d'éléments physiques spécifiques et dont la disposition capte l'attention, suscite des sentiments et crée une impression durable                                                                                                                                                                                                                                                                                          4. LE DESIGN URBAIN POUR ENCHANTER LA MARCHE

​

Rendre la marche ludique permet d’augmenter le temps de marche des piétons en ville. C’est ce qu’ont souhaité montrer Sonia Lavadinho et Yves Winkin avec le concept de "ludification", provenant de la combinaison des mots "ludique" et "fluidification". La ludification est expliquée comme étant " la capacité des villes à augmenter les déplacements en mode doux grâce à un recadrage ludique, éphémère ou permanent des espaces traversés. Il s'agit de faire en sorte que les citoyens marchent avec plaisir et fassent 10, 15, 30 minutes de plus à pied que d'habitude, sans même s'en rendre compte ! " (LAVADINHO b, 2011, p.15). Pour enchanter la marche, les auteurs proposent d’agir en :

​

  • installant du mobilier urbain : le banc

  • réalisant des actions éphémères : Park(ing) day, Paris plage

installant des zones de rencontres : espaces partagés par les voitures, les piétons, les cyclistes (référence : Carlos Martinez et Pipilotti Rist à Saint-Gall en Suisse). 

​

 

cadre theorique julie bis.png
bottom of page