L’Établissement Public Paris Saclay (EPPS) est en charge de l’aménagement de la ZAC du Moulon, qui vise à développer un quartier mixte à vocation de recherche scientifique forte. Cette ZAC est située à l’ouest du Plateau de Saclay sur un site accueillant déjà divers établissements de recherche et d’enseignement supérieur (Supélec, université Paris Sud, INRA, CEA…).
La réalisation du projet est conduite en étroite collaboration avec les différentes collectivités : les communes de Gif sur Yvette, Orsay et Saint Aubin, la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay (CAPS), le Conseil Général et le Conseil Régional, ainsi que la Fondation de Coopération Scientifique (FCS) qui représente le 23 acteurs économiques et scientifiques de Paris-Saclay.
L’Établissement Public Paris Saclay (EPPS) est en charge de l’aménagement de la ZAC du Moulon, qui vise à développer un quartier mixte à vocation de recherche scientifique forte. Cette ZAC est située à l’ouest du Plateau de Saclay sur un site accueillant déjà divers établissements de recherche et d’enseignement supérieur (Supélec, université Paris Sud, INRA, CEA…).
La réalisation du projet est conduite en étroite collaboration avec les différentes collectivités : les communes de Gif sur Yvette, Orsay et Saint Aubin, la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay (CAPS), le Conseil Général et le Conseil Régional, ainsi que la Fondation de Coopération Scientifique (FCS) qui représente le 23 acteurs économiques et scientifiques de Paris-Saclay.
LA MARCHABILITÉ
La "marchabilité" est un critère important à analyser sur le quartier du Moulon puisque la marche est le rapport modal le plus favorisé et encouragé sur le site. La permanence de l’usage de la voiture est indispensable et permanente pour se rendre sur le plateau aujourd’hui depuis les communes alentour (67% à Gif-sur-Yvette et 61 % à l’Essonne et sur le plateau de Saclay).
Les enjeux et objectifs de déplacements du quartier de Moulon reposent sur la diminution de cet usage automobile en incitant le rapport modal vers des transports publics et des modes doux pour limiter les coûts d’investissements et diminuer l’emprise de stationnement (gain d’espace pour l’espace public également) tout en favorisant le déploiement de pratiques innovantes (autopartage, covoiturage …).
Figure 1 : Proportions des modes de transports
dans les communes bordant le campus urbain.
Source : PLU Gif-sur-Yvette
LES PRINCIPAUX ENJEUX
Figure 2 : Schéma d'intention sur les priorités des modes de mobilité
Source des icônes : Flaticon
- S’appuyer sur l’ensemble des modes de déplacements pour proposer une offre de mobilité maîtrisée (car la répartition actuelle est très déséquilibrée à cause de l’augmentation des déplacements) et durable (critères environnementaux, économiques, et sociaux concourent à renforcer l’usage des transports collectifs et doux)
- Revoir l’ordre de priorité des modes de déplacements dans l’aménagement des voiries, à savoir, les piétons, puis les cyclistes, puis les transports publics et enfin la circulation automobile et le stationnement lié.
L’avantage est principalement de maintenir un espace significatif pour un aménagement sécurisé et confortable pour les modes actifs.
De plus, les stationnements publics et privés sont limités sur le plateau. Ils seront soit intégrés dans la construction, présent sur la voirie (pour le covoiturage), soit en silo sur le plateau (dense et compacte).
COMMENT MESURER LA MARCHABILITÉ ?
Figure 3 : Avec l'étude de Reid Ewing, cinq nouveaux critères viennent influencer la "marchabilité", nous avons regroupé ceux-ci en parlant des caractéristiques de l'environnement urbain.
Qualité du Design urbain:
aspect ludique
Marchabilité
Caractère de l'environnement urbain
-échelle humaine
-transparence ...
Forme urbaine
Densité
Connectivité
Ambiances
Perceptions in situ
Sentiments de sécurité et de confort
Nos lectures nous ont permis de lier chaque critère à des éléments concrets et observables. Par exemple, la transparence se rapporte directement à la composition des façades (murs, fenêtres hautes, grandes baies, etc). C'est le cas pour chaque critère. Avec de tels rapprochements, on a voulu créer ce qu'on appelle des grilles d'audit de "marchabilité". Ce sont des grilles de critères liés à une méthode de calcul, qui permettent d'évaluer objectivement le score de "marchabilité" d'un lieu.
Figure 4 : Grille d'évaluation de l'audit de" marchabilité" regroupant nos principaux critères ci dessus.
Tableau Excel : Julie Coulombel
On s’est appuyé sur l'exemple d'un audit réalisé par une étudiante de Montréal qui s’est directement inspiré des critères de Reid Ewing (cité juste avant), pour son mémoire en sciences urbaines. (VEVER, 2012).
On a créé une grille d’évaluation avec nos propres critères dans le même principe que celle-là.
On voit dans le tableau que la qualité du design urbain s’évalue et s’insère dans le critère de l’échelle humaine appartement à l’environnement urbain selon le nombre et type de mobilier présent.
Chaque critère est évalué selon la même gradation, 0 étant la plus mauvaise situation et 3 étant la meilleure situation que l'on puisse trouver. Le tableau permet de donner un score total de "marchabilité" sur /35 ensuite traduit en pourcentage. La lecture des résultats permet d'observer quels critères se retrouvent sous la moyenne, et pour quelle(s) raison(s).
COMMENT ÉLABORER NOTRE CHEMINEMENT ?
Tout d’abord, le tracé de notre cheminement fut essentiel pour cibler plusieurs zones à évaluer et ainsi établir un score de marchabilité répondant à notre grille. Le but étant de franchir les deux polarités principales présentes sur le quartier de Moulon et ainsi ressentir des variations de densité et d’intensité dans l’analyse de la marchabilité.
Figure 5 : Principales polarités du quartier Moulon qui vont nous aider à définir le parcours de cheminement
Cartographie : Julie Coulombel, Fond de plan : EPAPS
A l’intérieur de cet itinéraire il y 2 polarités principales sont définies à l’échelle du Moulon :
- L’une dite métropolitaine se situe à l’Est autour de la future station du Métro Grand Paris Express. Elle accueillera notamment des programmes d’enseignement supérieur Université Paris Sud, Biologie/ Pharmacie/Chimie, le Learning Center, des programmes de développement économique et des logements étudiants.
- La deuxième polarité dite quartier Joliot-Curie se situe à l’Ouest et constitue le lieu par excellence d’articulation entre la ville et le campus. Elle accueillera autour d’un arrêt du TCSP et d’espaces paysagers de respiration, une programmation mixte de logements familiaux et étudiants, de commerces et d’équipements, en lien direct avec les programmes universitaires qui s’ouvrent sur l’Esplanade des Sciences et la rue Joliot-Curie (ECP, Supélec, IDEEV...).
Figure 6 : Axonométrie des pôles d'intensités du quartier de Moulon
Source des images : Etudes d'impacts-Moulon
- Chaque pôle est calibré sur une distance de marche de 300 m
- La trame viaire organise un parcellaire de dimensions variables
- Le bâti est plus dense en cœur de pôle
- Les activités du cœur profitent à toutes les activités du pôle.
Pour faire vivre le quartier il faut :
· Éviter un territoire uniforme et étalé et avoir une attention fine aux reliefs physiques en créant des morphologies contrastées (variations de volumes pour créer des pôles de densités variés).
· Espace public majeur (caractère monumental et vocation pour devenir un lieu forte densité et vie publique intense) avec un urbanisme dense, fort et extraverti à travers de grands volumes, un caractère urbain et une image mentale du campus aux yeux des usagers en dessinant le visage de Moulon.
Pour établir notre cheminement nous avons trouvé intéressant de traverser les principaux espaces publics comme le fait la ligne de TCSP qui reflètent l’identité du quartier en commençant par :
Figure 7 : Images des différents espaces publics
Source des images : Site web Paris-Saclay
METHODOLOGIE
Phase 1
Dérive Photographique
Perceptions des ambiances “in situ”
Phase 2
Grille d’étude
Analyses au moyen de l’audit de “marchabilité”
Potentiel piétonnier du quartier de Moulon
Figure 9 : Schéma qui regroupe les différentes phases de la méthodologie.
Source : Julie Coulombel
Pour évaluer le pourcentage de marchabilité, nous avons appliqué notre grille d'évaluation ci-dessus pour chaque secteur. Clique sur eux pour mieux comprendre nos résultats.
1.Secteur Arsonval (Deck Jacques Friedel)
2.Parc du Moulon
3.Secteur Noetzlin (Rue René Tom)
4.Boulevard Nord
5.Secteur Joliot-Currie
6.Secteur Orme des merisiers (RN128)
Figure 10 : Le plan du cheminement choisit pour l’étude du quartier de Moulon
Cartographie : Julie Coulombel, Fond de plan : EPAPS
Taux de marchabilité de notre parcours dans le quartier du Moulon
Cette démarche qui consistait à observer les espaces de manière quantitative en remplissant l'audit de "marchabilité" pour chaque lieu traversé, m'a permis de mettre en évidence sur les cheminements, les potentiels et les problèmes à régler. Tout d'abord, on remarque que plus on s'éloigne de l’espace public majeur du quartier de Moulon (Arrêt de TCSP Arsonval situé sur le Deck) plus les scores de « marchabilité » diminuent (Secteur Orme des Merisier),
Figure 11 : Graphique reprenant le taux de marchabilité de chacun des secteurs.
À partir de données répertoriées dans le logiciel Excel, Julie Coulombel
Dernier secteur n’obtient pas la moyenne à cause de :
- l’éloignement et du manque de connectivité avec le centre du quartier
- situation en périphérie d’une 2x1 voies (passage régulier 50 km/h transit et échange, réseau interville > pas de priorité aux piétons),
- moins forte densité
- moins forte mixité (que des enseignements supérieurs face aux terres agricoles)
- faible maillage et présence de coupures linéaires : RN118
Figure 12 : Graphique qui reprend l’ensemble des résultats de marchabilité dans chacun des secteurs
Source : Julie Coulombel, Fond de plan : EPAPS
Mais la plupart des espaces analysés obtiennent la moyenne en raison des alternatifs à l’automobile (principe essentiel hiérarchique : piéton, vélos, transports publics pour une meilleure sécurité et confort).
L'étude de "marchabilité" démontre que tout le long des cheminements, les quartiers sont relativement denses, et offrent l'accès à de nombreuses fonctions diverses (Grandes écoles, habitats, services, etc). Ces critères positifs font du quartier de Moulon un campus qui possède les qualités principales pour être "marchable".
De plus, les espaces ont une forte "imagibilité" : ils comprennent des bâtiments et des lieux remarquables fortement reconnaissables considérés comme des points de repère (Learning Center, Supelec, Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), la plaine des sports, le parc de Moulon et le carré des sciences, le Deck, etc). Ces bâtiments permettent de s'orienter sur le plateau et de le rendre plus attractif.
Tout est bien connecté et relié à l’espace central : le Deck qui est desservi par la ligne de TSCP à une échelle métropolitaine.
En ce qui concerne la présence de mobilier (lampadaires, banc etc) sur les cheminements, ils sont peu présents à certains endroits. Notamment dans le secteur Orme des merisiers, où il n'est pas possible pour les piétons de s'asseoir, ce qui donne un faible score d'échelle humaine et de complexité aux espaces (juste possibilité de se rendre d’un point A à B).
Parmi les potentiels de la ville, il y a également la force du paysage qui l'entoure. En effet, on a pu le constater que le plateau de Paris Saclay est entouré de grandes lisières Nord et Sud (enjeux d’aménagement : préserver le paysage), et qui permet également d’augmenter la marchabilité dans ces espaces de verdures naturels et préservés aussi bien en vélo pour le loisir qu’à pied. La nature pénètre également dans la ville puisque le parc du Moulon (l’espace végétal dominant du site) offre une promenade très agréable, bordée de bancs sur toute sa longueur, qui relie différents lieux d’intensité du quartier (Ecole normale supérieure de Paris-Saclay, cœur de quartier commerçant, CentraleSupélec). Il est ressenti comme un espace confortable et animé, lieu contemplatif (étang, promenade).
Néanmoins, l'ensemble des constatations prouve que Moulon a tout le potentiel pour être une ville "marchable" (valeur supérieure à la moyenne) et la mise en place d'un réseau d'espaces publics continus semble être la clef à cela.